Dans les grandes agglomérations de province comme en région parisienne, il arrive que certaines lignes régionales connaissent une telle fréquetation qu'elles en arrivent à saturation. Faute de pouvoir ajouter des trains sur des lignes déjà chargées, la seule solution est de renforcer la capacité unitaire de chaque train. Quand on ne peut plus allonger les trains, on utilise du matériel - de préférence des automotrices - à deux niveaux. Une formule qui se développe partout dans le monde et qui présente bien d'autres intérêts que la seule augmentation de capacité.

Après l'acquisition de Voitures Régionales à deux Niveaux (VR2N) semblables à celles de la région parisienne, la région Nord-Pas-de-Calais a voulu augmenter encore la capacité de ses trains régionaux, dont le trafic n'a cessé de croître dans cette région densément peuplée. En attendant la livraison des automotrices TER 2N (commandées à 34 exemplaires), la région a acquis 6 rames à quatre caisses et à deux niveaux pour ses lignes les plus chargées. Plutôt que de commander un matériel complètement neuf, la région s'est tournée vers l'acquisition d'automotrices dérivées d'automotrices de la banlieue parisienne, construites localement par ANF.

Dérivées des Z2N 20500 de l'Ile-de-France, auquelles elles sont techniquement identiques, les 92050 s'en distinguent cependant par un aménagement intérieur plus soigné, respectant notamment la norme à quatre places de front (au lieu de cinq pour les 20500), et avec des sièges recouverts de tissu.
La décoration extérieure n'est pas très différente: seul le jaune (couleur TER choisie par la région) remplace le rouge en vigueur en Ile-de-France, comme sur les VR2N nouvellement repeintes.

La livraison conjuguée des TER2N et des Z 92050 en Nord-Pas-de-Calais permet de remplacer certaines rames réversibles RIO utilisées avec des locomotives type BB 16500. Ceci présente un double intérêt pour la région et la SNCF :
D'une part, les automotrices apportent un gain appréciable en capacité, confort, et performances : les couplages RIO+16500 ne sont pas ce qui se fait de plus nerveux pour les dessertes à arrêts fréquents.
D'autre part, l'élimination d'un certain nombre de rames RIO permet de libérer autant de locomotives qui peuvent être mieux utilisées ailleurs, notamment pour le Fret.
A noter que l'augmentation récente du trafic, notamment celle liée à la mise en place de la desserte cadencée entre Lille et Valenciennes, a pu être absorbée avec le matériel existant ou récemment reçu, notamment grâce à une optimisation des roulements et à une meilleure organisation de la maintenance.