Mis en service en 2000 dans trois réseaux de tramway, la gamme Citadis d'Alstom compte déjà plusieurs versions et est déjà promis à un bel avenir. Florent BRISOU nous en dit plus sur le tramway Citadis et les réseaux qui l'utilisent...

Le CITADIS constitue la plate-forme (c'est ainsi qu'on les appelle maintenant) tramway d'ALSTOM. Il s'agit d'un véhicule modulaire pouvant aller de 20 à 50 m, la largeur pouvant varier de 2,32 à 2,65 m. Les clients ont également le choix entre un véhicule à plancher mixte (le plancher est bas sur environ 70% de la longueur, deux "bosses" subsistant au droit des bogies d'extrémités) ou un véhicule à plancher bas intégral (le plancher est à la même hauteur sur toute la longueur du véhicule, et au même niveau que la partie basse des véhicules à plancher mixte).
Les Réseaux clients ont également le choix de la livrée extérieure, de la forme du bout avant et du design intérieur (couleurs, types et forme des sièges). Diverses options peuvent aussi être choisies, dont la climatisation des espaces voyageurs.
La motorisation est de type asynchrone, avec commande par onduleurs à IGBT. Le freinage combine frein électrodynamique, frein à disque à actuation électrohydraulique et patins magnétiques. La vitesse maximale de circulation est comprise, selon les réseaux, entre 50 et 80 km/h (tous les véhicules étant conçus d'origine pour cette dernière vitesse).

Actuellement, le CITADIS a fait l'objet de commandes fermes partout à travers le monde. Le tableau ci-dessous en donne le résumé :

Le CITADIS de Montpellier a été le premier à entrer en scène avec une inauguration le 30 juin 2000 pour une mise en service commercial réduit le 1er juillet 2000 (avec deux mois d'avance sur le planning initial), et un service commercial plein dès le 1er septembre 2000. Le succès est au rendez-vous puisque la fréquentation constatée est égale à celle prévue par les études pour fin 2001 !

La ligne relie le stade de La Mosson, au nord-ouest de la ville, au nouveau complexe d'Odysseum, à l'Est, en passant par le centre historique de Montpellier : le débouché sur la place de la Comédie depuis un tunnel est tout simplement magique !
Le reste de la ligne est à l'avenant, de gros efforts ayant été réalisés pour concevoir une ligne s'intégrant au mieux dans la ville avec des aménagements de tout premier ordre : le résultat est tout simplement superbe, en faisant certainement l'une des plus belles lignes de France.
Le parc de 28 rames est au complet depuis la mi-octobre 2000.
Dans les prochains mois, les véhicules de Montpellier vont être allongés à 40m, et il y en aura deux de plus (livrés en 30 m, puis rallongés en même temps que les 28 premiers).

Est venu ensuite le CITADIS d'Orléans, inauguré par Mr Jospin en personne à la mi-novembre 2000.
Le service commercial réduit a démarré fin novembre, le réseau de bus n'étant pas remanié pour permettre une période de recouvrement. Le plein service commercial démarrera début janvier.
La ligne relie le secteur de La Source, au sud d'Orléans, à la station Jules Verne, au nord de l'agglomération. Elle passe par le centre ville d'Orléans et dessert les gares d'Orléans et des Aubrais. La traversée de la Loire s'effectue par le plus vieux pont de la ville.
Bien que n'ayant pas bénéficié des moyens financiers de Montpellier, la ligne a fait l'objet de soins particuliers quant à son aménagement qui rendent son parcours agréable. Au 20 décembre, 20 des 22 rames commandées sont arrivées à Orléans, les deux dernières devant être livrées début janvier.

Enfin, dernier arrivé, le CITADIS Lyon a été inauguré le 18 décembre 2000 par Mr Gayssot. La période de marche à blanc (service commercial sans voyageurs) a démarré le 22 novembre 2000 et s'est poursuivie jusqu'au 02 janvier 2001, date de la mise en service commercial.
Le réseau comporte ici 2 lignes ayant leur origine commune sous la gare de Perrache : la ligne 1 part vers Villeurbanne et le campus universitaire de La Doua (au nord) en passant sur les quais et par la gare de La Part Dieu, tandis que la ligne 2 file quasiment en droite ligne vers Bron et St Priest (à l'est).

La ligne 1 est plus particulièrement réussie au niveau de l'intégration dans le tissu urbain particulièrement dense du centre ville de Lyon. L'extrémité nord est un exemple de desserte, puisque la ligne serpente entre les bâtiments de l'université et des cités universitaires, les étudiants pouvant emprunter le tramway dans pas moins de 4 stations réparties sur le campuset les amenant à Perrache en une quarantaine de minutes (lorsque les automobilistes lyonnais ne stationnent pas sur la plate-forme !...).
Le parc initial de 39 rames, au complet depuis février 2001, sera prochainement complété par 5 rames supplémentaires.

La prochaine étape devrait emmener les acteurs de CITADIS aux antipodes, puisque la prochaine mise en service de véhicules se fera à Melbourne (Australie) en août 2001, en attendant Dublin et Bordeaux prévus pour 2002/2003 : de belles aventures en perspective !