Saubusse :  
le spectaculaire déraillement d'un TGV !
 


Accident inédit tant pour la ligne Dax - Bayonne que pour le TGV Atlantique, qui après 10 ans de service, a connu son premier déraillement en ligne. C'est à Saubusse, entre Dax et Bayonne, que le 8515 reliant Paris à Hendaye a quitté les rails, une heure avant d'arriver au terme de son trajet.
Les passagers ont en été quittes pour une grosse frayeur et quelques contusions ; seulement cinq blessés légers sont à déplorer. Une fois de plus, on ne pourra que louer la structure articulée du TGV, qui a probablement évité un déraillement plus spectaculaire encore : seule la motrice arrière de la rame 363 s'est couchée sur le ballast, le reste de la rame demeurant globalement stable.

 


Le trafic a dû être interrompu et détourné via la voie unique Puyôo - Bayonne ; l'intervention des équipes de réparation aura cependant été d'une exceptionnelle rapidité, puisqu'il n'aura fallu que cinq jours pour reposer la voie 1 sur 500 mètres, et installer des poteaux caténaires provisoires - quelques ogives Midi ayant ployé lors de l'impact. Dès dimanche 4, la voie 2 était rouverte, afin de faciliter les retours des vacances de la Toussaint vers la capitale - un détournement par Puyôo restant de rigueur pour les trains de sens impair.


Les premières hypothèses, évoquant un acte de malveillance ou le heurt d'un obstacle ont rapidement été écartées. L'inspection de la locomotive ayant circulé haut-le-pied quelques minutes avant le TGV n'ayant pas été concluante, l'enquête s'achemine sur la thèse du rail cassé. C'est au laboratoire SNCF de St Ouen que revient la charge d'examiner ce rail, qui datait de 1953 et qui aurait supporté 250 millions de tonnes depuis sa pose - soit la moitié de ce qu'il aurait dû supporter pendant sa durée de vie. Le dernier contrôle par ultrasons datait de février 1999, et s'était révélé négatif. Quant à la rame 363, elle est également en cours d'expertise.

 


Les réparations se poursuivent, la caténaire n'ayant pas encore été reposée sur la voie 1. Chose inhabituelle sous tension continue, un baissez-pantos, de près de 800 mètres, reste encore en place, et ce pour quelques jours. La vitesse de fond de la ligne, 130 km/h pour les trains les plus rapides, est momentanément réduite à 100 km/h sur les lieux de l'accident.


 


Texte : Nicolas BARGELÈS - Photos : Nicolas VILLENAVE - Mise à jour : 11 novembre 2001.
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