Les CFF ne manquent pas de sens commercial, et savent rattraper avec élégance un cafouillage technique qui a pénalisé le confort de nombreux clients. On pourrait croire à un poisson d'avril si l'histoire qui suit ne le prouvait pas... en images.
 
 

« Chère cliente des CFF, cher client des CFF,

Peut-être faites vous partie des clients qui, en raison du retrait des rames pendulaires ICN, ont dû voyager pendant une semaine avec du matériel moins confortable qu'à l'accoutumée.

Entre temps, les techniciens ont vérifié avec soin toutes les compositions ICN. Les CFF tenaient à vous présenter leurs excuses pour les désagréments causés, ainsi qu'à vous remercier de votre compréhension, en vous remettant ce petit présent.

Vos CFF »

Le tout remis avec le sourire par un employé des CFF lors d'un voyage en ICN entre Lausanne et Neuchâtel...

Depuis l'été 2000, les rames ICN sont mise progressivement en service sur la liaison Genève - Zurich par Neuchâtel et Bienne, permettant de gagner quelques précieuses minutes sur ce parcours.
En raison de la détection d'une défaillance sur des pièces de la suspension pendulaire des rames ICN, les CFF ont décidé de retirer du service toutes les rames pour une semaine à la fin du mois d'août, le temps de vérifier l'ensemble du parc. Rien de bien surprenant sur un matériel récent encore en phase de mise au point, beaucoup de réseaux et de constructeurs sont passés par là.

Voiture unifiée 1. Photo : D. Bachelard.

Seulement, le seul parc disponible pour remplacer les rames défaillantes est vieux de près de 40 ans et d'un confort tout à fait différent. Il est en effet fait usage des rames de réserve, formées de vieilles voitures unifiées 1 et 2, prolongés jusqu'à l'échéance de l' «EXPO 02» qui nécessitera beaucoup plus de matériel qu'à l'accoutumée.
Et même si les horaires sont globalement respectés (malgré l'absence de pendulation) grâce aux marges de détente qui existent encore, le changement de confort n'est pas tout à fait du goût de la clientèle...

 

Intérieur d'une voiture ICN (2ème classe)

S'il fallait trouver une morale à cette histoire, ça ne serait certainement pas de blâmer une initiative originale et, semble-t-il au vu des réactions de mes voisins, appréciée, dont d'autres compagnies feraient bien de s'inspirer.
Ce serait de remarquer le ton juste, les mots clairs et la franchise avec lesquels sont rédigés un message qui évite astucieusement la langue de bois et joue la transparence.
De mentionner l'excellence de la patisserie, d'ailleurs judicieusement distribuée à l'heure du café...
Mais surtout, on peut s'interroger sur le temps qu'ont à perdre les ferroviphiles à prendre en photo les friandises qui leurs sont offertes... et d'en faire tout un fromage au lieu de les manger !