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Dans la série des poèmes à couleur ferroviaire, c'est avec Charles Cros que nous voyageons ce mois-ci. Plus que le train, ce sont les voyageurs qui sont mis en scène. Un autre regard sur le monde ferroviaire...
En illustration, un petit air de nostalgie : machines à vapeur, ferroviaires... et lacustre (en écho au "steamer"...)
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Quant nous irisons
Tous nos horizons
D'émeraudes et de cuivre,
Les gens bien assis
Exempts de soucis
Ne doivent pas nous poursuivre. |
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On devient très fin,
Mais on meurt de faim,
À jouer de la guitare,
On n'est emporté,
L'hiver ni l'été,
Dans le train d'aucune gare. |
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Le chemin de fer
Est vraiment trop cher.
Le steamer fendeur de l'onde
Est plus cher encor ;
Il faut beaucoup d'or
Pour aller au bout du monde. |
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Donc, gens bien assis,
Exempts de soucis,
Méfiez-vous du poète,
Qui peut, ayant faim,
Vous mettre, à la fin,
Quelques balles dans la tête. |
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